Le C I V I C soutien la grève des enseignats

Publié le par Aurés

C.I.VI.C

 

Comité d’Initiatives et de Vigilance Citoyennes d’Oran

 

civic_oran@yahoo.fr

 

 

 

 

« L’Homme est né libre et partout il est dans les fers. »     J. J. Rousseau

 

 

                                                                 

 

La démocratie a pour essence le droit reconnu au peuple de désigner et de contrôler les gouvernants de la nation. Elle tend à assurer aussi complètement que possible l’exercice du pouvoir par l’ensemble des citoyens. C’est la disposition de l’homme à la justice qui rend la démocratie possible et la tendance  de l’homme à l’injustice qui rend la démocratie nécessaire.

 

Dans une démocratie, la place des libertés publiques est essentielle et fondamentale. L’impératif de liberté est vivace dans toutes les sociétés qui sous tend que les libertés publiques ont une valeur éminemment humaine. Elles signifient le respect de l’être humain, son épanouissement et son bonheur.

 

Malheureusement, ces rêves de liberté, tant espérées, viennent, encore une fois, d’être balayés avec mépris par ce gouvernement, en déclarant que la grève des enseignants de l’éducation nationale (les 19, 20 et 21 février) et celle des enseignants de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (du 25 février au 02 mars) comme étant illégitimes.

 

Pourtant, la constitution, qui régit notre pays et ses institutions, ainsi que les textes législatifs et réglementaires, régissant les relations de travail, reconnaissent de manière forte et explicite ce droit.

 

Par une telle obstination, un tel mépris envers une partie du monde du travail et une telle indifférence vis-à-vis d’une composante charnière de la société algérienne, un climat des plus tendu a été créé au sein de ces communautés d’éducateurs et de formateurs. Ce qui nous conduit, pour la nième fois, à nous questionner sur la finalité de cet exécutif, sur les visées de ce gouvernement.

 

En effet, lorsque le chef du gouvernement déclare que la croissance est de l’ordre de 6%, lorsque son ministre des finances déclare, quant à lui, que le niveau de la dette extérieure a été ramenée à 12 milliards de dollars, niveau de la dette extérieure de la fin des années 1970 (dette extérieure laissée par feu Houari Boumediene), et lorsque le gouverneur de la Banque d’Algérie dévoile les derniers chiffres relatifs aux réserves de changes, on est en droit, en tant que citoyens, de se questionner sur ce refus non seulement de revoir à la hausse les salaires des employés de la fonction publique mais aussi de porter le projet de réforme des statuts de la fonction publique devant le parlement ?

 

N’y a-t-il pas là une contradiction ? En effet, de deux choses l’une : où, il y a croissance économique et, donc, les fonctionnaires ont légitimement le droit, en tant que citoyens, de revendiquer une redistribution juste et équitable de cette accroissement du revenu national ; où, il n’y a pas eu de croissance et, dans ce cas, la revendication salariale est illégitime.        

 

Cette contradiction de l’exécutif et ses tergiversations dénotent, en fait, l’inefficacité de ce gouvernement, pour ne pas dire son désintérêt, dans la prise en charge des aspirations et des préoccupations légitimes des Algériennes et des Algériens. Cette inefficacité et ce désintérêt trouvent leur essence dans l’absence d’une définition précise et consensuelle de la notion de justice sociale, d’une part et, de l’inexistence d’une vision claire pour la mise en œuvre de cette justice sociale, d’autre part.      

 

En raison de cette carence et compte tenu de l’importance des revendications du monde du travail, le gouvernement ne peut que persister dans la voie du refus d’accorder l’agrément aux syndicats autonomes, tout en actionnant la justice pour rendre illicite et, partant, illégitime leur actions. C’est la seule riposte, voire arme, dont il dispose.

 

Seulement, une telle attitude, car elle n’est nullement une politique, incite l’une des institutions de l’Etat algérien à bafouer la constitution, c'est-à-dire la loi suprême qui donne corps à ce même Etat. En somme, le libre arbitraire de ce gouvernement le conduit à violer la constitution, à chaque fois qu’il se trouve sans réponse aux aspirations et aux revendications des citoyens. Nous ne sommes pas à une contradiction près, comme il peut être constaté.   

 

Pour le Comité d’Initiatives et de Vigilance Citoyennes d’Oran, l’Etat de droit, la démocratie, la justice sociale et la solidarité citoyenne sont des principes fondamentaux, pour l’émergence d’une société équilibrée, juste, épanouie et prospère.

 

Aussi, dans ce contexte d’injustice sociale, où la redistribution inique des richesses de la Nation algérienne ne fait que renforcer la vulnérabilité économique et sociale de larges pans de la société algérienne, le CIVIC d’Oran exprime sa solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent pour faire entendre leurs voix, y compris par la grève, jusqu’à satisfaction de leurs revendications légitimes.

 

Enfin le C I V I C d’Oran, suggère l’idée d’imaginer de nouvelles formes d’actions en mettant en place, par exemple, une coordination nationale chargée d’inviter tous les travailleurs, retraités et ceux qui vivent uniquement de leurs salaires de faire des photocopies de leurs fiches de paie ainsi que des copies des factures d’électricité et gaz, d’eau, de téléphone, et de les faire parvenir par voie postale au Président de la république ainsi que son chef du gouvernement.

 

Ceci dans le but de faire comprendre à ces gouvernants, qui sont loin des réalités, le désespoir, la mal vie et la détresse devant les vicissitudes et la cherté de la vie et qu’ils sachent à quoi ces misérables salaires servent t’il, sans compter les autres dépenses de nourritures, d’habillement, de santé etc.…

 

 

        Oran le 21 Février 2006

 

Pour le C I V I C

 

M BENGUESMIA CHADLY

 

 

Publié dans Communiqués

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